vendredi 31 août 2007

De Sabine à Sabin

Une page de ma vie professionnelle se tourne. Quand bien même cela reste un changement volontaire en interne et quand bien même je rejoins des personnes que je connais pour la plupart, j'ai l'impression de perdre beaucoup.

En fait, je dois la réalisation instantanée de cette situation à un présent qui m'attendait confortablement assis sur mon ordinateur. Etant arrivé tardivement, je n'ai trouvé d'autre comité d'accueil que lui. L'effet fut radical car je ne m'attendais vraiment pas à cela.

Sabin
Je dois ce chien démesuré à Sabine, ma collègue de bureau, mon binôme à ce poste que je quitte. Sabine avec son énergie phénoménale, ses enfants, sa volonté terrible, sa bonne humeur contagieuse. Je la reverrai bien entendu, mais pas au quotidien. Comme qui dirait, «plus rien ne sera comme avant» et ce chien exprime une bonne part de cela. D'ailleurs, Sabine m'a laissé Sabin - ainsi l'ai-je nommé - ce chien qui fait à moitié la tronche afin que je me souvienne d'elle, qui fait aussi la tronche. Imaginez un peu : lorsque j'avais annoncé à Sabine que je partais, elle en avait eu les larmes aux yeux ! Tout ceci pour vous que j'ai ressenti un gros pincement au coeur en découvrant Sabin ce matin.

Du coup, le soir, en déplaçant tout seul dans des bureaux presque déserts mes p'tites affaires d'un service à l'autre (un étage plus bas), je devais être un peu cafardeux.


Note pour plus tard : ne pas oublier l'anniversaire de Sabine pour me venger de ce geste émouvant. Ne pas oublier !

dimanche 26 août 2007

«Ratatouille»

Mon été cinématographique 2007 aura été surtout celui des dessins animés. Et Ratatouille conclut à merveille cette belle série estivale. Certes, il plonge dans le caricatural, le rose bonbon et le gentil... Mais les trouvailles de tous ordres, le rythme parfois endiablé et la réalisation impeccable ne laissent pas le temps de prendre en grippe ces détails convenus pour un Disney. Imaginez un peu : j'ai même ri à quelques reprises.

Tant que j'y suis, mention spéciale du jury à Anton Ego et sa délicieuse froideur !

samedi 25 août 2007

Les deux Enez Eusa

Arte a encore frappé. Ce samedi soir, alors que j'avais décidé de ne rien faire d'autre que de coder comme un geek associatiophile, je suis tombé nez-à-nez avec un spot annonçant un reportage de Géo sur... Ouessant. Plus précisément, un reportage qui allait évoquer l'Enez Eusa («l'Île d'Ouessant»), le bateau qui relie le continent à l'île d'Ouessant et à Molène.

Dieu sait qu'il ne se passe rien de palpitant sur ces îles plus peuplées par les mouettes que par les hommes... et pourtant, je suis resté regarder ce long reportage comme les menhirs regardent passer la tempête.

Devant ma télé à Paris, j'ai reconnu Brest et au loin le Cour d'Ajot. Je me suis rappelé avec les images le bateau, les îles battues par le vent, le phare noir et blanc du Créac'h. J'ai écouté l'accent breton (il existe) qui rend si charmantes les «causeries» sur le temps qu'il fait. Un très vieux père et son fils parlaient ainsi à demi-mots sur la journée qui s'était écoulée : les silences qui venaient à l'improviste valaient presque plus que les mots. Un anglais resté sur l'île ajoutait également une pointe d'accent délicieux à ce reportage.

Bizarrement, ce film sur ce presque rien de Terre qu'est Ouessant m'a plu. En le voyant, j'étais incroyablement fier de ce bout de Bretagne maritime et des gens qui y vivaient. Et dire que je ne pensais pas être si farouchement breton que cela !


Note pour plus tard : pourquoi ne pas passer par Ouessant dans l'année qui vient ?

jeudi 23 août 2007

Qui ne dit mot code

Ces derniers jours, je n'ai rien écrit sur ce blog'note. Je me suis en effet fait à nouveau embrigader par une association, l'AIMP pour ne pas la nommer, pour bidouiller une base de données en ligne (MySQL+PHP). Cette raison expliquait déjà mon énorme activité en ces lieux durant les mois de mai et de juin dernier.

Heureusement, les responsables de cette association commencent à être un peu moins «tout fous». Peut-être suis-je arrivé à leur faire comprendre que j'ai besoin d'un peu de méthode de leur part pour ne pas faire et défaire cette base.

Quoiqu'il en soit, il ne me reste plus beaucoup de travaux «intensifs» à effectuer pour l'association (du moins pour un ou deux mois). Bientôt, je pourrai donc reprendre une activité clavardesque normale et récupérer mon retard. Il y sera question de magie, de JDR et de Montsouris.

D'ici là, vos nouvelles sont les bienvenues !

mercredi 22 août 2007

Parc Montsouris, un 22 août

Dans notre série «vive les nuages et la pluie», voici en témoignage deux images du parc Montsouris.


Un héron cendré
L'incorrigible breton (tendance climatique dure) que je suis vous dira que j'ai trouvé cela très reposant : il n'y avait à ce moment-là d'autre bruit que celui des gouttes d'eau. L'endroit semblait hors de Paris et du temps.


Note pour plus tard : persister à défendre la pluie en été.

mardi 21 août 2007

Ciel parisien - 1

Le ciel à Paris se résume souvent à une p'tite portion du champs de vision. La hauteur des immeubles haussmanniens, les arbres et la largeur des rues n'en laissent guère voir qu'une balafre cruellement découpée.

Ce phénomène fait tellement partie de l'ordinaire parisien que personne n'y pense. Cela rappelle l'illusion d'optique du vase : nous ne voyons qu'un vase là où il faudrait voir aussi les deux visages silhouettés par le vase. Dans mon cas, il a fallu que j'arrive un jour à la gare de Brest pour réaliser combien nous étions privés de ciel à Paris. À peine étais-je sorti de la gare que la moitié de ce que je pouvais voir était constitué d'un vaste ciel breton ! Un tel contraste m'a frappé et m'a conduit à mon retour à Paris à chercher à observer plus ce si discrêt ciel parisien.

En exemple, voici deux photos (la première date du 25 avril, la seconde de ce jour).

Pyramide du Louvres
Saint Laurent


Note pour plus tard : ajouter d'autres photos du ciel.

mercredi 15 août 2007

«Le prestige» de Christopher Priest

Il est très rare que je lise un livre à la suite d'un film. Je crois me souvenir que c'est le site du Cafard cosmique qui m'avait donné envie de le lire. La surprise fut bonne : le livre s'écarte suffisamment du film pour que cela en vaille la peine.

L'histoire, présentée sous forme de plusieurs journaux intimes, devient parfois quelque peu obscure. Et pour cause ! Après tout, le texte nous présente les journaux de magiciens de la fin du XIXe siècle parlant de leur métier et de leur terrible rivalité... les sous-entendus ne pouvaient qu'être nombreux ! Toutefois, les textes s'éclairent les uns les autres... et donnent envie de relire bien des passages des autres textes.

La vérité est mouvante, les fausses pistes nombreuses. Ainsi, l'auteur, ironiquement, nous place dans la situation du spectateur d'un magicien : on veut revoir le tour et de trouver le truc. Et c'est sans doute cela qui explique la réussite de ce livre, prestige du tour de Priest.

« J'ignorais comment il faisait ! Pourtant, je l'avais vu de mes yeux, je l'avais regardé, moi qui savais regarder un illusionniste au travail, j'avais prêté attention à tout ce dont un prestidigitateur se sert traditionnellement pour tromper le public. Furieux que ma meilleure illusion eût été copiée; plus encore furieux qu'elle eût été améliorée. Le pire, cependant, me semblait mon incapacité à déterminer comment une telle chose était possible.

Nous avions là un homme seul. En un seul endroit. Qui apparaissait en un autre endroit.»

Christopher Priest, Le prestige.


dimanche 12 août 2007

Le musée de la magie

Voici un tout p'tit musée parisien. Situé dans des salles voutés en sous-sol du côté du quartier du Marais, il se compose de sept salles biscornues et présente des affiches, des accessoires et des illusions d'optiques célèbres qui évoquent la magie du XIXe siècle (plus que celle du suivant).


Ce musée propose surtout un p'tit spectacle de magie où sont montrés des tours classiques mais toujours bluffants : des balles en mousse disparaissant dans des gobelets, des cordes coupées qui se ressoudent, des cartes intelligentes qui vous retrouvent la carte que vous avez tiré du jeu. Tout le monde y trouve son compte : les plus jeunes sont fascinés, les plus vieux cherchent le truc...

Parmi les objets présentés, celui-ci mérite amplement sa place ici : «la machine à ne rien faire», sympathique manivelle à taquet que l'on peut faire tourner à loisir sans rien en tirer.

samedi 11 août 2007

Au p'tit cahoua

Pour ceux qui aiment les restaurants, je laisserai ici à l'occasion les adresses que je trouve sympathiques. Voici donc une première bonne adresse de restaurant marocain (en attendant d'en tester d'autres) !

Au p'tit cahoua
24 rue des Taillandiers
75011 Paris
(métro Bastille ou Breguet Sabin)


jeudi 9 août 2007

Zombiman

J'étais nulle part. Et de toute façon je m'en fichais, je n'en avais pas conscience. Pour ainsi dire, je me reposais de moi. On s'en doutera volontiers : cela ne pouvait pas durer. Un «p'tit rien» non identifié a suffi à briser la magie du moment.

À partir de là, mon cerveau s'est rebellé et a lentement repris ces droits en balançant alors un commentaire mal avisé de type «fnnnnaaaa». À l'écoute de ce commentaire interne, mon cerveau — encore lui — se devait aussitôt de le traiter. Pour cela, il se mit à agiter des paquets de neurones. Ils conclurent à un dramatique «fneeefnnnnaaaa ?».

De fil en aiguille, d'autres parties du cerveau se joignirent à la partie, essentiellement celles qui conservaient pieusement la mémoire et le langage. En un rien de temps, la boucle de rétroaction lancée par le «fnnnnaaaa» primordial aboutit à des phrases aussi fondamentales que «Où suis-je ?», «Qui suis-je ?», «Quelle heure est-il ?». Arrivé à ce niveau d'activité mirifique, mon organisme se rappela discrêtement à mon attention. Je redécouvris la vision. Le paysage des paupières étant des plus désertiques, j'ouvris enfin les yeux en persistant à me demander quelle heure il était. En prime, il faisait nuit. Ce n'était le scénario prévu.


Je regardais le réveil et constatais un minuit et demi bien avancé. Cela faisait donc une heure que je dormais. Mais pourquoi ce réveil ? Je n'eus pas à réfléchir longtemps pour découvrir l'origine du problème de sommeil : un bourdonnement irrégulier attaquait mes pauvres p'tites oreilles qui, elles aussi, se faisaient lentement mais sûrement recâbler au reste du système nerveux.

Je percevais au fur et à mesure dans ce bruit des mots. Des mots qui étaient dits de plus en plus fort par une voix masculine dans la pièce voisine. Ainsi, malgré moi, je commençais à décrypter des paroles, un monologue passionné. Il contait avec force conviction dans le ton la folle aventure de personnes qui roulent à 350km/h sur des circuits automobiles. Croyez-moi : vous n'imaginez pas le bonheur de se savoir réveillé par un adepte des sports automobile qui ne connait pas la portée de sa voix... surtout quand on apprécie vraiment pas les sports susmentionnés.

Un quart d'heure plus tard, la voix — celle d'une connaissance de Verdandi — persistait sur bien d'autres sujets que je renonçais à déchiffrer pour éviter des conséquences psychologiques durables pour moi ou un meurtre à coups de harpe celtique pour lui. Vaincu, totalement vasouillard, je me levais donc avec la certitude absolue de ne pas pouvoir me rendormir avant un bon moment (dont acte : il fallut trois quart d'heures pour que je dorme à nouveau). Vieux de cent ans, je suis sorti de ma chambre avec un mug en mettant par étape un pied devant l'autre. Par réflexe, j'allumais la lumière de la cuisine et fus aussitôt aveuglé.

Alors que j'arrivais à l'évier éblouissant, Verdandi vint voir ce qui éveillait son colloc'... J'imagine qu'elle dut constater les dégâts irrémédiables causés par un sommeil brisé et la lumière aveuglante de la cuisine. Rares sont les personnes qui ont pu observer de près l'être alors le plus proche d'un mort-vivant filiforme en pijama. Fort civilement, elle s'est inquiétée du volume de la conversation, ce que d'aucuns verront comme un réflexe de survie afin de ne pas étudier l'apparance de son colloc' changé en croque-mitaine. En personne parfaitement imprégné par son rôle (et pour cause), je ne sais même plus ce que j'ai dit. Il est des plus probables que j'ai fort admirablement coassé ou grogné, admirablement soutenu en cela par ma gorge en papier abrasif. Peut-être ai-je lâché un «fnnnnaaaa» amélioré. La honte pour sept générations en somme. ^_^


Note pour plus tard : bloody jeudi !

mercredi 8 août 2007

Chronologiquement vôtre

Ce matin, en tapant «je suis suivi», je me suis rendu compte que mes p'tits messages se suivaient les uns derrière les autres et ignoraient royalement l'ordre chronologique : le message parlant du dimanche soir venait après celui parlant du lundi après-midi. Quelle horreur !

Je vais essayer de vous tenir cela un peu mieux à l'avenir. Je viens en effet de découvrir que Blogger gère un système des brouillons. Ces derniers ne sont pas publiés mais ils prennent bien date. Du coup, mes messages seront bien datés par rapport aux événements lorsque je les publierai.

Il ne me reste donc plus qu'à éviter de les publier avec trois mois de retard... Gomen nasai ! m(_ _)m

Je suis suivi

Ils sont partout. Dimanche soir, suite à un joyeux repas d'anniversaire sur les toits de Paris, je prends tranquillement le métro avec Vehuel et Nergal. Après quelques arrêts, les voilà. Ils sont quatre. Ils ont des visages déformés par la folie. Evidemment, Ils portent leurs armes de destruction massive bien en évidence. Ils n'hésitent même pas à s'en servir durant toute la durée de leur séjour dans la rame. Afin de ne pas choquer les plus sensibles d'entre vous, je n'évoquerai pas ici mes souffrances tant physiques que morales.

En vérité, je vous le dis : depuis que j'ai dénoncé avec d'autres leur crime contre l'humanité, une foule d'hystériques de cet instrument honnis qu'est le djembé (peut-être tous) me persécutent ! Et, de fait, Ils sont partout. Ils m'en veulent. Et, pire encore, Ils ont toujours l'air heureux.


Note pour plus tard : clouer un djembé mort sur la porte.

lundi 6 août 2007

Fenêtre sur la société

Ce lundi, sur une idée de Verdandi, nous sommes allés observer les rouages d'une insitution fameuse entre toutes : la Justice. Nous nous sommes donc rendus sur l'Île de la Cité et avons rapidement trouvé le Tribunal de Grande Instance, plus particulièrement les chambres correctionnelles.


Les lieux, ouverts au public, s'avèrent imposants et l'architecture classique présente peu de distractions pour l'oeil : le faible éclairage, le bois et le marbre rendent les lieux solennels.


La salle d'audience elle-même est quelque peu singulière : très haute de plafond, couverte jusqu'à mi-hauteur d'un bois sculpé très sombre que je n'ai guère vu que dans des églises en de telles quantités. Les deux seules décorations notables consistent en un lustre aux multiples globes et en une gravure blanche de la Justice avec une balance. Hormis ces éléments, la salle se veut presque strictement fonctionnelle : bureaux, box des accusés, rangées de banc.

Là, en cinq heures de temps, j'ai assisté à la description de neuf affaires très différentes. Leur seul point commun résidait dans leur date d'effet : dans la semaine précédente tout au plus (des «comparutions immédiates»). Les affaires consistaient en des vols, des agressions physiques, des menaces, un trafic.

Nous sommes arrivés dans la salle pendant l'étude de l'identité d'un accusé par la présidente de la chambre. Cette scène confirma immédiatement l'impression de froide rigueur et de solennité. La présidente incarnait sans conteste son rôle : gestuelle limitée, visage impassible, élocution claire, précise, tranchante pour ainsi dire. Lors de cet après-midi-là, elle nuança fort peu son expression. Tout au plus, fut-elle par moments ironique, cassante, blasée ou impérative. La seule trace de sympathie réelle clairement affichée par la présidente fut d'expliquer en termes simples à un accusé apathique ce en quoi consistait sa peine.

La sévérité de l'audience apparaissait aussi dans son organisation. La présidente suivait scrupuleusement une procédure qu'on pourrait résumer ainsi : étude de l'accusé (identité et cadre social), présentation des faits avec questions à l'accusé, écoute du réquisitoire du procureur de la République et écoute de l'avocat de la défense. Les jugements, mis en délibérés, était rendu de façon groupés après de longues suspensions de séance.

Plus que les affaires prises séparément, deux points que l'on retrouvait dans toutes les affaires m'étonnèrent beaucoup. Le premier tenait à la partie administrative de la justice. La question qui prenait le plus de temps se résumait le plus souvent à celle de l'identité. Ainsi, dans trois des cas, l'accusé était connu sous plusieurs noms (ou alias) avec pour chacun un casier. L'un d'entre eux affirmait même avoir quatre noms à son état civil (ce qui causa bien des questions et des incompréhensions). Un autre cas encore posait une difficulté surprenante : il n'existait aucune trace de l'homme dans les papiers de l'Administration malgré un certificat de naissance; ce point ne fut cependant pas bloquant. A contrario, une autre affaire fut reportée après observation de l'absence de représentation des victimes : ces dernières n'avaient pu être contactées.

Un second point, encore plus marquant, apparut au fur et à mesure des présentations des affaires : les personnes accusés avaient de nombreux points en commun. Le prétoire vit passer essentiellement des récidivistes. Sur les dix personnes qui ont été jugées, il n'y avait qu'une qui avait au casier judiciaire vierge ! Tous les autres présentaient invariablement des listes de «p'tits délits» généralement répétés. Dans un cas, la lecture du casier tourna à la litanie, l'accusé indiquant d'ailleurs qu'il avait été condamné avant les années indiquées dans le casier...

Les situations de ces différentes personnes décrivaient une part de notre société bien mal en point : un ensemble de gens très peu éduqués ou au bout du rouleau ou bien tentant vainement de se réinsérer malgré leur casier. L'un d'entre eux se révéla presque complétement apathique, «diminué», de l'aveu même de son avocat. Reflet de nombre d'inégalités, la très large majorité des accusés étaient d'origine étrangère. Certains prenaient de la drogue, d'autres tentaient vainement d'en finir avec l'alcool, un autre enfin venait tout juste de sortir de prison (et il revenait dans les bras de la justice après un vol pour tenter de subsister).

Cependant, inflexible vis-à-vis de ces situations difficiles, la justice garda surtout à l'esprit les casiers judiciaires : les peines furent lourdes dans la plupart des cas. Il n'était pas ici question de guérir, d'aider ou de réparer; il s'agissait ici de juger et de punir. Les autres actions étaient sans doute laissées aux bons soins du juge d'application des peines et aux éventuelles associations d'aide ou de réinsertion... Enfin je l'espère car jamais je n'ai aussi bien compris la maxime : dura lex, sed lex.



Note pour plus tard : l'instruction civique se fait bien quand elle se base sur du vécu.

mercredi 1 août 2007

La télévision peut faire du bien !

Chose très très rare, j'ai passé deux heures de ma soirée devant la télévision. Aussi, autant y aller de mon p'tit sermon guère innovant sur l'idée de base : Arte, c'est bô. Il faut tenter absolument l'expérience de temps à autre (ne serait-ce qu'en regardant «Le dessous des cartes», émission si bien fichue).

Pour ma part, je ne me passionne pas pour la Guerre 39-45. Loin s'en faut. Le reportage de ce soir évoquait la vie et la carrière de Rommel. Ma mémoire n'avait retenu de ce maréchal que le surnom «Le Renard du Désert». Le fait qu'il était du côté allemand en faisait un vilain parmi tant d'autres. Et voilà que je découvre une partie de l'homme et du soldat, que j'apprends comment la propagande utilisait l'image de Rommel, comment il a désobéi volontairement à des ordres d'Hitler, comment il a été approché pour comploter contre ce même Hitler et comment le régime l'a suicidé et l'a immédiatement couvert d'éloges...

Découvrir des pans insoupçonnés de cet homme et de cette guerre avec des acteurs de l'époque encore vivants, c'est stupéfiant. Entendre parler des vieillards alors secrétaires, simples soldats ou militaires gradés ajoute des dimensions inattendues : oui, ces vieux messieurs allemands, c'étaient eux les Boches... je ne les voyais pourtant pas si humains, si pleins de doute, si capables de dire non à l'autorité politique nazie...

Schindler n'était vraisemblablement qu'un allemand comme beaucoup beaucoup d'autres. Et heureusement qu'Arte nous donne les clés de lecture de tous ces niveaux de gris de personnalités (et d'un conflit) pourtant si aisément réduites au noir et blanc par l'imagerie populaire. Oui, merci pour la leçon d'Histoire.


Note pour plus tard : continuer à allumer la télévision de temps à autre.